Willy MAYWALD, hommage aux chapeaux (1936-1968)
Prenant place dans l’ancienne chaufferie de l’usine Fléchet, dans le cadre de l’année d’ouverture du nouvel Atelier-Musée du chapeau sur le site de La Chapellerie, elle présente une rétrospective de la mode chapeautée des années 1930 aux années 1960 à travers près de 60 clichés (tirages argentiques des négatifs d’origine) de ce grand photographe de la Haute-couture. Sont ainsi présentés au public des modèles de Pierre Cardin, Christian Dior, Jacques Fath, Paulette, Elsa Schiaparelli, Jacques Heim… Une manière élégante de rendre hommage à la production chapelière chazelloise qui a contribué, à cette époque, au rayonnement de la mode française.
Cette exposition est organisée en collaboration avec l’Association Willy Maywald. Le commissaire d’exposition est Jutta Niemann.
Le parcours de Willy Maywald (1907-1985) est marqué par la fréquentation des Ecoles supérieures des arts telles que Cologne, Krefeld et Berlin. Il s’installe à Paris dans les années 1930. Son enthousiasme pour le jazz et la musique à la mode, le théâtre moderne et le cinéma d’avant-garde l’ont imprégné d’une sensibilité particulière pour le rythme, la scénographie et la composition de l’image. C’est dans la photographie que ce potentiel va pouvoir s’exprimer, et plus particulièrement dans la photo de mode.
Il fait ses premières expériences dans la photographie d’intérieur, de film et de portrait qui vont influencer ses travaux pour de nombreuses maisons de mode parisiennes se distinguant ainsi par une mise en scène complexe devant l’objectif. Par ses drapés astucieux, il fait ressortir la plasticité et les volumes des robes. Grâce à son éclairage simple et théâtral, il met brillamment en valeur la nature même de l’étoffe. Des modèles, il tire une gestualité naturelle qu’il insère souvent dans des histoires imagées à peine suggérées, où les poses perdent leur immobilité. Il donne également aux rues de Paris un rôle actif dans sa mise en scène avec une habileté à saisir l’air du temps.
Willy Maywald a fréquenté le monde de la haute couture – Schiaparelli, Heim, Chanel. En 1938, Robert Piguet lui commande un reportage pour sa nouvelle maison du Rond-Point des Champs-Elysées. Il y rencontre Christian Dior, alors assistant modéliste au sein de cette maison. La mode commence à devenir son sujet de prédilection. Maywald fournit les images de mode des célèbres magazines comme Harper’s Bazaar, Vogue, Vanity Fair, pour lesquels travaillent les plus grands photographes, tels que le Baron de Meyer, Georges Hoyningen-Huene et Edward Steichen. La guerre stoppe momentanément cette progression dans l’univers de la Couture. A la libération de Paris, Maywald reprend son activité de photographe durant l’été 1946 et accepte la proposition de Christian Dior qui lui demande de devenir un des photographes de sa nouvelle Maison. En 1947, il immortalise quelques modèles de la célèbre collection New Look. Il photographie, pour le couturier, des collections entières.
Au début des années 1960, Willy Maywald ouvre sa galerie. Avec l’aide de Mireille Gastaud et d’Eva Eyquem. De nombreux amis artistes sont exposés : Hans Hartung, Sonia Delaynay, Francia Bott, Vieira Da Silva…
Willy Maywald termine sa carrière de photographe de mode en 1968 avec des images pour Pierre Cardin, Jean Dessès, Jeanne Lanvin, Nina Ricci, Jean Patou et André Courrèges.
Dans les années 1980, ses photographies donnent lieu à plusieurs expositions aux Etats-Unis : Philadelphie et New York en 1981, Houston et New York en 1982.